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3e étape

Lever à l’aube, café, petit dej, rangement du sac, popo. Puis harnachement et regroupement sur la ligne de départ. Ce qu’il y a de différents par rapport aux courses d’un jour, c’est le côté rituel et systématique des départs. Plutôt que le traditionnel métro-boulot-dodo, là c’est plutôt départ-course-dodo…

Faut que je vous en parle du popo. On nous fournit des sacs plastiques biodégradables, couleur marron, allez savoir pourquoi. Munis de ce sac on va dans des petites cabines en toile à l’extérieur du camp dans lesquelles on trouve un trône, ou plutôt une chaise percée en plastique sur laquelle on fixe notre sachet. Une pierre au fond pour lester (ce serait con que sur un coup de vent le contenu nous reparte directement de là d’où il vient…) et on fait nos besoins. Puis on retire le sac que l’on ferme et jette dans des containers qui seront vidés et ensevelis. Sommaire mais finalement assez pratique, sauf bien entendu lorsque le ravitaillement en sacs est insuffisant, que la chaise est cassée ou que l’on passe après un concurrent assez mauvais pour viser à côté du sac…

Un petit coup d’ACDC et on file pour 37,5 kms. Hier soir on a bien potassé le roadbook dans la tente. On va commencer par un champ de pierres, avant une grosse portion de dunes qui nous amènera au pied d’un gros jebel. David, en bon ancien commando, a analysé la carte et remarqué que nous pourrions longer les dunes et rester sur du dur. Au maximum 1 km de plus mais un rendement bien meilleur. Pour cela, dès la fin du CP1 il faut prendre un cap légèrement différent puis longer les dunes et garder le jebel Foum Al Opath en point de mire. Ça me branche bien comme idée.

Donc au départ, comme convenu hier, je reste avec Guy. Le champ de pierres est bien là, en léger dévers, agrémenté de petites dunes qui le coupent perpendiculairement à notre progression. Du coup, au lieu d’une file indienne c’est un éventail très large qui se forme, chacun choisissant sa route, préférant les montées des dunes ou le chemin en dévers pour rejoindre le CP1.

Lorsque nous y arrivons, je convaincs Guy de suivre les indications de David. En même temps c’est limpide comme chemin à prendre, nous sommes très légèrement en surplomb des dunes et le cap semble tout tracé pour rester en périphérie. D’autant plus que le jebel est visible au loin, marqué, si nous avions un doute, par la présence d’un des hélicos.

Pas de bol, après moins d’un km sur notre cap, nous sommes arrêtés par un 4x4 qui nous remet sur le droit chemin. Je râle en leur demandant pourquoi ils demandent une boussole et nous fournissent un roadbook très détaillé si c’est pour nous contraindre sur un chemin très balisé. Enfin, on peut pas râler tout le temps. Finalement, nous fixons notre propre cap en direction du jebel au loin, avec le gain malgré tout d’un sable vierge et donc dur.

La traversée des dunes sera l’occasion de discuter plus longuement avec Guy, de découvrir sa vie hors norme, son métier, son parcours sportif, ses voyages ou plutôt ses barouds. Vraiment un mec intéressant, comme nos sports nous permettent d’en rencontrer.

Puis c’est la grimpette du jour, qui passe comme une lettre à la poste. Je suis vraiment fait pour monter après tout. Redescente sur un chemin merdique, mélange de gros blocs de pierres retenus par du sable. Ça tient par miracle. Succession de sols variés pour arriver sur une zone de dunes. En y repensant qu’est-ce qu’on en aura bouffé de ces dunes.

CP2 arrive enfin. On récupère nos bouteilles. Elles sont chaudes. Comment dire ? Comme celle que vous avez oubliée sur la plage arrière de la voiture, avant de vous garer sur un parking en plein soleil d’été pour passer la journée à la mer. Juste bonne à faire un thé bouillant. Ben cette eau c’est celle que vous allez boire durant les 2h à venir. Et encore vous vous sentez obligé de dire merci à la commissaire de course qui vous la tend…

On repart vite fait avec Guy, c’est qu’il y a encore du chemin. On entre sur une portion que l’on doit soit disant faire à la boussole. Mdr le MDS ! Tout le monde part sur la gauche alors qu’un peu de jugeote permet de se rendre compte qu’il faut rester plus sur la droite, vu la configuration du terrain devant nous. Je pars en discussions animées avec Guy pour le convaincre quand arrive une pin-up qui est du même avis que moi. On voit des panneaux de l’organisation qui semblent nous donner raison et finalement un petit groupe nous emboite le pas. Nous faisons notre propre trace sur du sable vierge, suivons les marques de l’organisation et rejoignons en quelques kms la procession des coureurs panurgiens, avec un gain non négligeable. Comme quoi dans cette épreuve, rien ne sert de courir, il faut cogiter à point.

Puis on arrive sur une plaine. Encore une chaleur caniculaire, pas un souffle de vent et un paysage désolé et monotone. On discute avec Nathalie, la pin-up de tout à l’heure, histoire de passer le temps. On marche, parfois on trotte, on se rappelle les uns les autres de boire et manger, on échange des amandes contre des cacahuètes, on essaie d’oublier que cette portion est vraiment interminable. Guy marque un peu le pas, puis c’est mon tour, on n’est pas loin l’un de l’autre, juste pas toujours sur le même rythme, avec nos coups de mous respectifs mal synchronisés.

Arrive le CP 3. Bouteilles d’eau et on repart. Guy a un peu plus le feu, vas-y mon gars. Champ de pierres devant nous, monotone. Ben faut y aller. Tiens un breton, avec son drapeau qui pend derrière lui. Il s’appelle Frank. Je me souviens avoir lu le blog d’un Frank. Je lui pose la question. C’est pas le sien mais lui aussi en a écrit un avec un pote, que j’ai lu aussi. On en parle, c’est bien sympa. Le temps passe lentement, les kms s’égrènent.

Puis je croise un gars tout de jaune canari vêtu. Christian. Il est de la tente 13, à côté de la nôtre mais je n’avais pas encore eu l’occasion de discuter avec lui. Il en est à son 17è MDS. Christian, 17è MDS, ça me parle. « T’aurais pas fait le Treg en février ? Si ? Alors tu connais Elodie ? » Et nous voilà à discuter de cette course qui m’attire, de Warriorette, du MDS et de sa difficulté à enchaîner les deux courses en si peu de temps. Les kms passent ainsi. Le champ de pierre nous conduit sur un petit col. Petite photo en compagnie de Guy, descente vers des dunes et au-delà, le campement. Nathalie nous rejoint et nous serpentons à travers les dunes. Tiens Hervé est là. On forme un petit groupe et coupons au plus court, quitté par Guy qui préfère suivre le chemin emprunté par tout le monde. Le dernier km se fera en courant, trop impatients de franchir la ligne d’arrivée.

Je vous passe sur les rituels d’usage. A la tente on fait tous un état des lieux. Où en sont nos pieds avant la longue ? Bon c’est pas trop mal mais prudemment la plupart d’entre nous passe par la case docs, histoire de se mettre à l’abri d’une défaillance demain. On se fait soigner nos ampoules, on discute, on mange…

Le repas de ce soir est copieux, il ne s’agit pas de manquer de forces demain…

Etape 3 : 37,5 kms. 7h02’02. 5,40 km/h

Mail du jour :

Salut,
je viens de lire vos mails. Ça fait plaisir. Très. L’étape du jour s'est bien passée. Toujours aux alentours de 7h. Je viens de passer chez les docs. Premières ampoules et sans doute premiers ongles en moins bientôt... le sac pèse effectivement moins lourd, je me suis libéré d’un peu de bouffe. Je commence à m'habituer à la chaleur et à l’effort. Aujourd’hui c’est passé "comme dans du beurre...fondu". Demain c’est la longue donc pas de mail, mais sans doute dès le lendemain, au réveil. Seule ombre au tableau, on pue!!! Une horreur! Le t shirt tient tout seul. Je parle même pas de la couleur... les paysages sont magnifiques même si on regarde plus les pieds que le reste.
Pour Jules mon fiston je pense très fort à toi très souvent. Il me tarde de te serrer dans mes bras.Merci pour les news elles font du bien. Énormes bisous

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