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Swimrun Côte Vermeille 2017

2015 était la découverte du swimrun et le début des Renards du Désert.

 

2016 a concrétisé ces débuts. Nous sommes montés en puissance avec deux épreuves, qui nous ont permis d’engranger nos premiers points au Swimrun Ranking en vue de participer un jour à Ötillö. Notre binôme a progressé. Nous sommes de plus en plus en synergie l’un avec l’autre. Nous nous connaissons mieux, nous appréhendons nos qualités et nos défauts. Cela nous permet de beaucoup mieux gérer la course, dans sa préparation comme dans sa réalisation.

 

2017 marque une nouvelle étape. Notre apogée ? Qui sait ?

 

 

Je devais participer au Swimrun Costa Brava avec Patrick qui, depuis le Troll Enez, a bien accroché sur le swimrun. Des pépins de santé l’obligent à déclarer forfait. Tant pis, la Costa Brava ce sera pour une autre fois.

 

Cet hiver, Guy et moi avons envisagé de nous retrouver sur le Swimrun Côte Vermeille. Ils proposent un ultra qui nous tente. La distance est bien plus longue qu’à l’ordinaire et c’est le genre de défi qui nous attire.

 

Le programme du jour est de 63.3 kms, décomposés en 8.6 de natation et 54.7 de course à pied dont une portion de 17 kms et un dénivelé total de 2500m. Bref ça ne va pas être de tout repos. D’autant que nous sommes en juin et que la température est caniculaire.

 

Dans les modifications de matériel de cette année il y a notre première compétition sans combinaison. Nous arrivons avec une combi courte. Guy a (enfin) acheté une combi spécifique Head, modèle court. Quant à moi j’ai coupé la mienne, deux semaines avant de savoir que la courte était sortie . La veille de la course, le dilemme est de savoir s’il faut porter une combinaison pour la flottabilité ou partir en tri fonction pour avoir moins chaud. Guy opte pour la première solution. J’arrive finalement à le convaincre de choisir la deuxième. On agrémente le tout d’une casquette légère et d’une gourde souple que l’on peut glisser dans la tri fonction, on garde notre longe et c’est tout.

 

Pour la flottaison, des changements également. Après le pull buoy classique qui glissait le long de la jambe, puis celui en bouteilles plastiques qu’il fallait attacher à chaque transition pour éviter qu’il ne s’échappe, j’ai profité du Trocathlon pour acheter d’occasion un Pull Kick d’Arena. C’est en fait un gros pull buoy d’aspect rectangulaire, qui peut aussi servir de planche pour les battements et qui a une très bonne flottaison. Je le fixe avec des bouts de chambre à air qui tiennent mieux sur ma jambe que l’élastique et qui le gardent bien en place. Une réussite.

 

Le soleil ne s’est pas encore levé lorsque nous montons dans les cars qui vont nous amener à Cerbères, village d’où sera donné le départ de l’ultra, la plus longue des 4 courses organisées aujourd’hui. Nous y arrivons à l’aube, sous un fort vent, assez froid. Certains sont en combi. D’autres, comme nous, juste en tri fonction. Qui a raison ? Qui a tort ?

 

Nous nous regroupons et c’est très vite le départ. La première portion de course serpente dans le village encore endormi, monte sur la colline avant de redescendre pour la première natation. C’est une portion longue avec pas mal de dénivelé. J’écoute Guy qui prône la prudence et je reste avec lui, alors que ça file devant nous. Nous nous mettons à l’eau parmi les derniers pour une portion courte dans le port. Peu importe, la route est longue.

 

Durant les deux premières heures nous allons alterner natation et course, passant de criques en ports, de falaises en routes goudronnées. À chaque portion à pied, nous nous faisons doubler par des binômes que nous redoublons dans l’eau. C’est frustrant à pied mais gratifiant dans l’eau. Ni la combinaison ni les plaquettes ne nous manquent. Nos transitions sont plus rapides et nous gardons de la fraîcheur, autant d’un point de vue thermique que musculaire.

 

Puis vient le première « vraie » natation, plus longue, plus engagée, avec des vagues. Là c’est notre moment. Nous allons vraiment commencer à faire la différence. Nous laissons derrière nous ceux avec qui nous nous doublions jusque-là. Nous trouvons notre rythme de croisière.

 

Nous rejoignons le parcours de la « longue », la course un peu plus courte que la nôtre, qui est partie peu de temps avant notre passage. Quelques kms plus loin, nous rattraperons les derniers de cette course, avant d’en doubler de plus en plus, et ce jusqu’à l’arrivée. C’est bon pour le moral, du moins le nôtre.

 

Durant plusieurs heures l’épreuve se poursuit sur un rythme régulier. Nous remontons peu à peu des équipes, passons de plages en plages. Entre celles-ci les portions de course alternent paysages et terrains variés, ports, villes, phares, chemins côtiers, routes. Une constante : ce n’est pas plat. Autre constante : il fait chaud, voire très chaud. Une troisième, c’est très, très beau. Même pour le Marseillais que je suis, nager dans ce milieu marin si riche est un enchantement. Je me croirais dans un aquarium grandeur nature.

 

Les villages, nichés au creux des criques, sont écrasés par le soleil, mais ils ont tous un petit quelque chose en plus, bien agréable. Nous voyons bien que nous suscitons la curiosité. C’est déjà le cas en triathlon, bien qu’à force les gens sachent un peu plus de quoi il s’agit. Mais un swimrun ! Des coureurs avec leur drôle d’accoutrement qui plongent ou sortent de l’eau, tout habillés et qui repartent en courant ! C’est quoi encore ces fous ?

 

Puis, après une dernière portion dans l’eau longue d’un kilomètre, nous arrivons à Collioures. C’est le départ de la plus longue portion de course, 17 kms, dont la fameuse montée de la Madeloc, colline coiffée d’une tour. Nous allons remonter pas mal de monde sur cette portion. Il faut dire qu’il fait vraiment très chaud et que ceux qui ont fait le choix de la combinaison, fût-elle courte, souffrent. C’est limite, dangereux, plusieurs frisent l'hyperthermie. Nous crapahutons comme les traileurs que nous sommes savent si bien le faire et nous déposons quelques binômes.

 

Sur les ravitos, on trouve des cagettes de fruits. Quelle bonne idée ! pêches, brugnons, abricots. Du sucre, de la fraîcheur, le top ! J’en mange, j’en stocke pour le chemin, je me régale !

 

Une fois à la tour, il ne reste plus qu’à redescendre. Alternance de routes, puis de chemins en balcon, puis de sentiers abrupts, avant de rentrer dans les faubourgs de Collioures et de rejoindre la plage. Elle est longue cette descente. Et surtout elle a un versant en plein soleil, sans vent, ni fraîcheur. Un four ! La fatigue commence à se faire sentir et on puise dans notre motivation pour courir dès que possible, plutôt que de marcher. C’est Guy qui donne le rythme et moi qui suis à la peine mais qui tente de m’accrocher pour ne pas le pénaliser. C’est l’un de mes meilleurs souvenirs de swimrun. Extrêmement dur mais en même temps très gratifiant sur notre capacité à se transcender dans le dur justement.

 

La plage arrive. Quel bonheur que de se replonger dans l’eau du port. La portion est courte mais bienfaitrice. On évacue pas mal de la chaleur accumulée dans la Madeloc.

 

Par la suite, les dernières portions nous permettent de rattraper d’autres concurrents, ceux de la moyenne, partis encore après nous. C’est une ribambelle de couleurs, qui serpente jusqu’à l’arrivée. J’avoue, j’en bave sur cette dernière partie. Ce n’est pas la plus belle (des marinas, du sable, des parkings, des routes goudronnées sans beauté) et je commence à être bien fatigué. Mais Guy m’encourage et chaque mètre nous rapproche du but.

 

Arrive le dernier ravito et l’avant dernière portion de course. Autour de nous plus une chasuble de l’ultra. On se tire la bourre avec ceux de la longue. Guy a encore les jambes et je fais l’effort avec lui. On reprend encore une équipe sur le port d’Argelès. Je me souviens encore de leurs félicitations, alors qu’eux aussi en ont bavé depuis ce matin. Les touristes sur la promenade nous encouragent également et nous applaudissent. Tout ça fait chaud au cœur et nous aide à courir encore et encore. Nous rejoignons la plage pour une petite portion de natation où nous doublons notre dernier binôme et c’est la délivrance de la dernière ligne droite dans le sable. Nous franchissons l’arche d’arrivée en 11h49’17 à la 12ème place (sur 47 au départ et 38 finishers).

 

Un bon repas à l’arrivée et nous faisons le bilan de la journée. Il ne peut être que positif. Notre entente est toujours excellente. La distance, plus longue que ce que nous avions fait jusque-là, ne nous a pas posé problème, bien au contraire ! Le classement vient confirmer notre bon état de forme. Le choix de ne pas utiliser la combi était le bon. Le matériel était ok, à l’exception de la longe, un peu courte et volumineuse. Nous choisissons d’en changer en vue d’Ötillö. Puisque oui, dans un peu plus de deux mois, nous serons au départ de la Finale du Championnat du Monde de Swimrun !

 

En revanche, puisque tout ne peut être positif et que nous sommes des râleurs nés, voici deux points, les seuls hein, qui nous ont déçu. Le premier c’est que pour la première fois nous repartons sans notre chasuble. C’est bête mais moi personnellement, j’aime bien la garder en souvenir, pour pouvoir à l’occasion la réutiliser lors d’entraînements. Et justement, question souvenirs, c’est le deuxième point noir. Très peu de photos de l’ultra, mis à part le départ et la première natation. Du coup pas une photo de nous, rien. C’est d’autant plus râlant quand c’est mon ami Jean Marie qui s’occupe de ces photos. C’est dommage que sur une course pareille il n’y ait pas eu plus de photographes. Ne serait-ce qu’à l’arrivée pour tous les concurrents, et pas seulement certains. C’est les boules d’être passé à côté, comme des fantômes, alors que l’on n’est pas dans les profondeurs du classement, loin de là. Heureusement il nous reste un t-shirt, une médaille et surtout pas mal d’images dans la tête.

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